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  • Photo du rédacteurPrudence Nazeyrollas

Les effets de la télévision

Dernière mise à jour : 6 juil. 2020


Conséquences et effets de la télévision sur la santé, le corps, l`esprit, la psychée, les comportements, la violence, l'obésité, l'intelligence, le vocabulaire, le sommeil, chez les enfants et les adultes

Petit écran... grandes conséquences.


Cet article est en grande partie basé sur le livre « TV Lobotomie » de Michel DESMURGET qui reprend les grandes études et méta-études sur les effets de l'exposition à la télévision. Ce livre est très bien documenté et écrit, je ne saurai que vous le conseiller (on le trouve à moins de 8€). J'ai repris les grands effets prouvés de l'exposition à la télévision. Une vidéo (1h30) d'une de ses conférences sur TV Lobotomie est disponible en ligne:


Notes :

Les chiffres présentés sont ajustés en fonction des statuts socio-économiques.

Attention les heures d'exposition sont des heures quotidiennes.

Environ 85% des parents sous-estiment la consommation de télévision de leurs enfants.


Intelligence et instruction

L'exposition à la télévision altère le développement du langage, de l'intelligence formelle et le temps consacré au travail scolaire, baisse des résultats scolaires (à 12 ans -8% en passant de moins d'une heure à 4 heures, -13% à 18 ans). Elle entraîne des difficultés de lecture, des plus faibles aptitudes mathématiques, un plus faible QI.

Les enfants dont la télévision est régulièrement allumée dans la journée à la maison (sans même forcément la regarder) ont 3 fois plus de risques de ne pas savoir lire à la fin du cours préparatoire.

Chaque heure passée devant la télévision pendant le primaire augmente de 43% les chances de quitter l'école sans diplôme.

Appauvrissement du vocabulaire : -10% par heure de contenus dit « éducatifs » entre 8 et 16 mois, augmentation des risques de retard de développement du langage par 3 en cas d'exposition de 2 heures entre 15 et 48 mois, et par 6 lorsque l'exposition commence avant 1 an.

Elle augmente considérablement le risque de troubles de l'attention (chaque heure avant 3 ans augmente de près de 75% le risque de trouble de l'attention à 8 ans). Même sans que l'enfant ne regarde vraiment la télévision sa présence allumée dans la pièce provoque des troubles de l'attention (une étude sur des enfants de 1 à 3 ans a montré que s'ils ne la regardaient que 5% du temps au total elle provoquait des arrêts des conduites en cours (bruit, flash lumineux...) et les enfants jouaient de manière moins complexe, moins longtemps et étaient moins concentrés, ce qui est associé à un QI plus faible et des retards cognitifs sur le long terme.

Parce que parfois un petit dessin vaut parfois mieux qu'un long discours, voici le test du dessin du bonhomme chez des 5-6 ans (Winterstein et Jungwirth) :

Dessin du bonhomme chez des enfants de 5-6 ans en fonction de l`exposition à la télévision.

Santé


Obésité

2,6 fois plus de risque de surpoids à 3 ans lorsque l'exposition dépasse les 2 heures, chez des adolescents chaque heure augmente de 2% le nombre d'obèses. Pendant la prise des repas c'est une consommation alimentaire augmentée de 30 à 70% (si vous souhaitez perdre du poids la première chose à faire et de ne rien faire d'autre que manger pendant les repas : pas de télévision, pas d'activité autre que parler et manger).


Consommation d'alcool

Elle même liées à des risques associés d'accidents, d'homicides, de viols, violences, blessures, conduites sexuelles à risques, suicides, etc. 80 à 90% des films des box-offices américains et allemand contenaient des scènes de consommation d'alcool. Une étude réalisée sur 5500 adolescents de 13 ans montrait que le quart le plus exposé aux scènes de consommation d'alcool sur les écrans avait trois plus de risque d'avoir consommé de l'alcool en cachette de leurs parents et 2,6 fois plus de risque d'avoir dépassé les 5 verres en une prise (considéré comme une consommation dangereuse). Et ce que l'exposition soit due à la publicité ou aux films eux mêmes. Chaque heure de télévision à 14 ans augmente de 10% le probabilité de boire de l'alcool avant 16 ans, et 30% s'il regarde des programmes musicaux.


Consommation de tabac

Sur près de 500 films on retrouvait près de 2700 scènes tabagiques mais sans aucun message négatif lié à la consommation de tabac (Polansky et Glantz, 1999-2005), au contraire, l'image est essentiellement positive (star, glamour, sexe, puissance, pouvoir, argent, intelligents, artistes...). Chez les adolescents, le quart le plus consommateur de films a presque trois fois plus de risque de se mettre à fumer que le quart des plus petits consommateurs de films. De 30 à 50% des fumeurs le serait à cause de l'exposition à la télévision.

On retrouve le même problème avec la consommation de drogues.


Conduites sexuelles à risque et précoces

70% des programmes tout publics contiennent des références sexuelles avec une moyenne de 5/heure mais seulement 4% de ces messages à caractères sexuels abordent la prévention et les conséquences négatives en cas de rapports non protégés. Cela représente des rapports sexuels plus précoces, plus d'IST, plus de grossesses précoces, plus d'IVG, plus de décès... La probabilité des plus grandes consommatrices de télévision de tomber enceinte à 16 ans est la même que celle des moins téléphages... à 20 ans!

Les représentations féminines y sont particulièrement malsaines, l'auteur l'aborde mais si vous souhaitez aller plus loin je vous conseille la chaîne Youtube FeministFrequency qui analyse très bien les représentations sexistes dans la culture pop (les vidéos sont en anglais mais un sous titrage français est disponible) ou l'excellent article de Mar_lard qui parle essentiellement des jeux vidéos mais dont on retrouve les « codes »à la télévision et dans d'autres médias.


Risque suicidaire

Image corporelle biaisée (de soi et de la « norme »). Il y a une nette sur-représentation des personnes maigres et en deçà d'un seuil sanitaire à risque.


Trouble du Comportement Alimentaire (TCA)

Directement liés aux représentations corporelles et alimentaires. Une étude dans une île des Fiji a montré 0% de régime avant l'arrivée de la télévision et 69% 3 ans après son implantation, les adolescentes se faisant vomir pour contrôler leur poids passa de 0 à 11%, et 74% des jeunes filles se trouvèrent subitement trop grosses.

30% de risques supplémentaires de développer la maladie d'Alzheimer par heure de télévision quotidienne entre 40 et 60 ans.


Perturbation du sommeil

Diminution de la quantité et de la qualité, difficultés d'endormissement, sommeil agité, cauchemars, insomnies, endormissement retardé etc. Le sommeil est une fonction vitale pour nous et la diminution de la qualité et de la quantité du sommeil a à son tour des répercussions en terme de santé (diabète, hypertension, défenses immunitaires, cancers, douleurs...), de comportements (consommation de substances psychotropes, risque d'accidents, suicides...), cognitifs et émotionnels (irritabilité, dépression, développement cérébral, apprentissages, mémorisation, performances intellectuelles...).

Psychologie et morale


Habituation à la violence

Les actes d'agressions choquent moins et sont plus facilement acceptés et reproduits. V. Strasburger déclara : « La relation entre violence des médias et violence de la vie réelle est en fait à peu près aussi forte que la relation entre tabagisme et cancer du poumon ». En moyenne la télévision va montrer 2 crimes et une dizaine d'actes violents par heure. La télévision en exposant les téléspectateurs à autant de violence nous y désensibilise, nous y rend indifférent et détruit notre capacité d'empathie. Cette exposition à une violence factice augmente en parallèle nos angoisses, stress, impressions d'un monde extérieur hostile et dangereux. J'ai repris en détail l'article de Centerwall (1989) sur le développement de la violence et l'exposition infantile à la télévision. Pour les spécialistes le lien entre violence et exposition à la télévision ne se discute plus il a été très largement prouvé par des milliers d'études, la seule discussion reste sur les mécanismes de causalité.


Consumérisme

88% des enfants vont préférentiellement choisir d'acheter des biscuits associés à des personnages connus et ils seront 55% à préférer gustativement ceux dans des boîtes avec les logos que ceux dans des boîtes neutres alors que ce sont les mêmes aliments, seuls 7,5% préféreront les packagings neutres. En dehors des publicités il y a également des placements de produits dans les films et les séries (soda, junk-food sont sur-représentés au contraire des fruits et légumes).


Bien sûr la télévision n'est pas la seule responsable de tous ces maux mais son influence néfaste concernant tous ces domaines a été largement prouvée. Peut-être est-ce l'heure de se désintoxiquer ? Pour reprendre ses propres termes :

« Vous pouvez éteindre la télévision et reprendre une activité normale. »
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