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  • Photo du rédacteurPrudence Nazeyrollas

Une bonne baffe de temps en temps, ça ne fait pas de mal? [VEO]

Dernière mise à jour : 12 juin 2023


Connaissez-vous les VEO? Pensez-vous que frapper parfois un enfant fait partie d'une éducation normale? Qu'il n'y a rien à craindre d'une fessée?


Sommaire

  1. Qu'est-ce que c'est?

  2. Qu'est-ce que ça fait?

  3. Quelles alternatives?


1) Qu'est-ce que les VEO? Les violences éducatives ordinaires


V pour Violences

Les principales VEO sont des châtiments corporels, comme les fessées, gifles, tirer les cheveux, attraper et tirer les membres. Il y a également les violences psychologiques : insultes, de culpabilisation, de cris.

Les violences sexuelles ne sont pas considérées comme ordinaires (elles ne sont pas moralement acceptées par la société).


E pour Éducatives

Elles ont une visée éducative. Cela ne veut pas dire pour autant que ça fonctionne.


O pour Ordinaire

Il signale que ce sont des formes de violences qui vont être habituellement admises, considérées comme banales et acceptables. L'ordinaire varie donc en fonction des lieux et du temps.


Me situant en Occident au XX-XXIème siècle, la plupart des auteurs et autrices sur lesquel·les s'appuie mon travail également, ce sera le point de repère. De nos jours, en Europe et Amérique du Nord.



2) Les coups qu'est-ce que ça fait?

L'enfant apprend par imitation. Si vous le frappez parce qu'il a fait quelque chose qui ne vous plaisait pas, à votre avis que va-t-il faire lorsqu'il sera contrarié? A votre avis quels sont les risques lorsqu'il sera adulte?


« Paradoxalement, dans leur effort d'empêcher leurs enfants de devenir délinquants, les parents leur ont enseigné la délinquance en leur livrant des modèles violents ».

Alice Miller, dans « C'est pour ton bien, les racines de la violence dans l'éducation de l'enfant »


Les risques psychologiques et les répercussions éducatives

La punition corporelle envoie à l'enfant le message que la violence est une option valable pour la résolution de conflits.

Les enfants dont les parents utilisent les châtiments corporels ont un comportement plus anti-social, indépendamment du statut socio-économique. En effet plus un enfant est frappé, plus il plus probable qu’à l’âge adulte, il usera de violence (également sur ses propres parents lorsqu'ils vieillissent). Ils sont plus susceptibles de tricher ou de voler, d’être désobéissants à l’école et de devenir délinquants.

La punition corporelle est dégradante et contribue aux sentiments d'abandon et d’humiliation. Elle diminue l’estime de soi et l'amour-propre de l’enfant, et peut mener à la construction de personnalités très effacées ou agressives, ainsi les adultes qui ont été frappés pendant leur enfance, sont plus susceptibles d’être dépressifs ou violents eux-mêmes.

L'enfant fait moins confiance à ses parents, et cela augmente le risque d'abus d'enfant.

Les enfants dont les parents ont recours aux châtiments corporels ont un QI moyen inférieur à ceux dont les parents refusent la violence éducative, les enfants fessés réussissent moins bien à l'école.


Les risques physiques

Deux enfants meurent chaque jour en France à la suite des mauvais traitements de leur entourage.

Le parent frappe l'enfant donc la tête va heurter un meuble, la gifle qui arrive sur l'oreille et qui perfore le tympan, la baffe qui glisse et griffe la cornée, les lésions musculaires causées par des fessées répétées, le syndrome du bébé secoué (lésions cérébrales chez le nourrisson qui peut entraîner le décès de l'enfant ou des séquelles à vie), des modifications cérébrales entraînant une tendance accrue à la dépression et aux angoisses. Les séquelles sont nombreuses.

Les enfants frappés plus souvent ont plus de risques d'accidents et de maladies. Les punitions corporelles sont corrélées avec l'obésité, une hypersensibilité au stress, une baisse des défenses immunitaires et des capacités cognitives.

Les violences favorisent les conduites auto-destructrices à l'adolescence: drogues, alcoolisme, conduites sexuelles à risque, entrée dans des gangs, délinquance, tentatives de suicide, dépression.


Ressources supplémentaires

Violences_Educatives_Ordinaires_conférence
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3) Comment éduquer sans violence?

De nombreux pays ont interdit toute forme de violence « éducative », il doit donc bien être possible d'éduquer ses enfants sans les frapper et les humilier.

Suède (1979) Finlande (1983) Norvège (1987) Autriche (1989) Chypre (1994) Italie (1996) Danemark (1997) Lettonie (1998) Croatie (1999) Bulgarie (2000) Allemagne (2000) Israël (2000) Islande (2003) Ukraine (2004) Roumanie (2004) Hongrie (2005) Grèce (2006) Pays-Bas (2007) Nouvelle-Zélande (2007) Portugal (2007) Uruguay (2007) Venezuela (2007) Espagne (2007) Costa Rica (2008).


« Sedan 1979 har barnaga förbjudits i 23 länder. Det finns 171 kvar. Fortsättning följer.» Veut dire: « Depuis 1979, les châtiments corporels ont été interdits dans 23 pays. Il en reste encore 171. A suivre. »


Je vous propose quelques pistes dans les articles Éduquer sans violence et La méthode Gordon.

 

Édition 2016: Cet été l’amendement ajoutant « et à l’exclusion de tout traitement cruel, dégradant et humiliant, y compris tout recours aux violences corporelles » à été voté. La loi a été changée, il reste à faire évoluer les pratiques.

Édition 2017: Le conseil constitutionnel a censuré l'amendement, il faudra encore continuer la lutte.

Édition 2018: En novembre l'Assemblée nationale a voté l'interdiction des VEO en indiquant que "l'autorité parentale s'exerce sans violences physiques et psychiques".

Édition 2019: En mars, le Sénat a adopté la modification en première lecture, on attend la deuxième lecture pour promulgation de la loi.

Édition 2019: Juillet, la loi a été votée au Sénat, elle est adoptée, les VEO sont bel et bien interdites en France!

Édition 2023: Petit coup de frais, pas de retour en arrière, bravo!

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