Prudence Nazeyrollas

23 oct. 20193 Min

Comment gérer la colère? [Podcast Radio France Bleu]

Mis à jour : 11 juil. 2020

Émission enregistrée en direct sur France Bleu sur Lorraine et réalisée avec Jérôme Prod'homme. Écoutez ou réécoutez le podcast de l'émission sur la gestion de la colère.

Qu’est-ce que la colère ?

La colère est une émotion. Comme les autres émotions, elle ne se contrôle pas, ne se maîtrise pas. C’est juste quelque chose à ressentir, à vivre et dont on peut tenir compte. Souvent on diabolise, on rejette, on refuse la colère, ce qui nous pousse à ne pas en tenir compte, à la stocker et à ne pas savoir la gérer correctement. On peut changer notre regard sur la colère et la considérer comme un indicateur, quelque chose qui nous dit qu’il y a quelque chose qui ne va pas, qui ne nous convient pas, que nos besoins ne sont pas respectés.

Il est très important de se rappeler qu’en soi la colère n’est ni mauvaise, ni dangereuse, c’est juste une émotion, comme les autres, et qui mérite autant de respect et de considération que nos autres émotions. Elle est précieuse et peut nous aider à nous tirer de mauvais pas, à refuser des situations injustes ou dangereuses pour nous.

Ce que nous pouvons et ne pouvons pas faire

Souvent on confond les émotions avec les actes qui peuvent en découler, mais il est essentiel de distinguer les deux.
 

Nos pensées et nos émotions sont toujours autorisées, nous avons toujours le droit de penser et de ressentir ce que nous pensons et ressentons. Nous avons le droit d’exprimer nos émotions : « je ressens de la colère », « là, je me sens mal à l’aise », « ça ne va pas pour moi », etc.

Par contre il y a des choses que nous n’avons pas le droit de dire ou de faire, nous n’avons pas le droit d’insulter, de menacer, de détruire, de frapper, etc.

Un contrôle doit donc s’exercer sur la manière dont on manifeste sa colère.
 

Que faire face à sa colère ?

En premier lieu savoir écouter et reconnaître la colère. Comment elle se manifeste chez soi : a-t-on chaud, sent-on plus d’énergie, a-t-on les narines qui se dilatent, devient-on rouge, y-a-t-il une tension dans un endroit particulier du corps, les épaules, le dos... ; les mâchoires et les poings qui se serrent ; la respiration et le rythme cardiaque s’accélèrent-t-ils ?

On peut apprendre à favoriser une extériorisation de sa colère de manière positive, constructrice et non destructrice (agressions de soi, d’autres personnes, d’animaux, d’objets, pensées récurrentes de vengeance, etc.).
 

Il est possible d’exprimer physiquement sa colère, en frappant dans un coussin par exemple, mais il est quand même important de travailler émotionnellement la colère en plus. Il est très intéressant de se demander ce qui nous met vraiment en colère, sur quel point sensible cela vient taper, ce qui nous touche. Cela peut aussi nous permettre ensuite de travailler sur nos croyances et déclencheurs.
 

On peut en parler, écrire, dessiner, écouter ses autres émotions, chercher des solutions, accepter la colère, faire du sport, aller marcher, des exercices respiratoires peuvent aussi aider à redescendre, etc.

Quand se faire aider ?

Nous avons vu que la colère est une émotion normale, saine, et aussi légitime que les autres. Cependant il arrive qu’elle soit associée à une intense souffrance et puisse nécessiter un accompagnement. Il arrive que lorsqu’on croit qu’on a pas le droit d’être en colère, surtout lorsqu’on a été traumatisé·e, que cela provoque un sentiment de honte, qu’on rejette la colère et que par conséquent la colère reste là, présente, non élaborée, non digérée émotionnellement.
 

Voici quelques questions qui peuvent vous permettre de vous orienter : Avez-vous le sentiment de perdre le contrôle quand vous êtes en colère ? Sous le coup de la colère, faites-vous des choses que vous regrettez après ? Avez-vous recourt à la violence ? Avez-vous l’impression que votre colère vous ronge quotidiennement ou presque de l’intérieur ? Qu’elle est très présente dans votre vie ? Avez-vous l’impression de vous mettre fortement en colère pour de petites choses ? Que la colère qui surgit n’est pas liée qu’aux événements récents ?
 

Si oui, vous pouvez peut-être vous faire aider pour apprivoiser et apprendre à gérer votre colère.


PS : Aucun chat n’a été maltraité durant la séance photo. Stanislas, le modèle, était juste entrain de bailler, le voici quelques secondes plus tard nous prouvant qu'on peut parfois mal interpréter ce que l'on voit ;) .

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