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  • Photo du rédacteurPrudence Nazeyrollas

Le BurnOut ou épuisement professionnel [Podcast Radio France Bleu]

Découvrez le burnout, ou épuisement professionnel, podcast sur France Bleu enregistré avec Jérôme Prod'homme. Merci à Marie-Hélène pour son témoignage.


Historique

L'histoire commence en 1974, avec Freudenberger, psychanalyste, qui a vécu de l'intérieur le burnout en cumulant deux travails dont un bénévole. Il s'est observé et a écrit un article à partir de son expérience. Pour lui, le BO résultait d'un déséquilibre entre ce qui est donné et ce qui est reçu: on donne beaucoup sans recevoir en retour.

Le concept de burnout a ensuite été repris (Maslach et Jackson, 76) et trois grandes caractéristiques de cette maladie plurifactorielle ont été mises en évidence:

L’épuisement émotionnel

La dépersonnalisation ou le cynisme

La perte du sentiment d’accomplissement personnel au travail

(D’autres modèles uni ou bi dimensionnel existent).


Différent de la dépression ?

On retrouve des symptômes communs avec la dépression : la tristesse, l’anhédonie (l’incapacité à ressentir du plaisir)… Les descriptions du BO et de la dépression sont très proches puisque 90% des personnes souffrant de BO ont les critères diagnostic d’une dépression. Le diagnostic est difficile car le tableau clinique est varié et difficile à distinguer d’une dépression. Les deux sont fortement associés. Mais alors, est-ce que le BO est une dépression ou non ?

Eh bien, certaines études ne retrouvent pas de différence de symptômes entre des personnes souffrant de dépression et des personnes atteintes par un BO, le burnout pourrait être un équivalent de la dépression dans la vie professionnelle, ce n’est pas tranché, il n’y a pas de consensus.


Et cela se complique puisqu’on parle parfois aussi de burnout de la mère de famille, du parent isolé… Les mêmes symptômes peuvent se retrouver en dehors de la vie professionnelle et associés à des difficultés de la vie personnelle comme le fait de devoir prendre en charge un membre de la famille malade, pendant des études, un chômage ou la retraite… L’épuisement face à des stresseurs n’est pas réservé à la sphère professionnelle.


Quelques enjeux du BO

Il y a bien sûr un coût humain en terme de souffrance et de risque suicidaire à prendre en compte pour développer des stratégies pour protéger un maximum de personnes du burnout.


C’est un phénomène de grande ampleur : L'Organisation mondiale de la santé (OMS) considère que la France est un des pays les plus touchés par les dépressions professionnelles; et le Bureau international du travail (BIT) souligne quant à lui que les dépressions au travail sont la première cause de dépense en santé mentale.


La reconnaissance du BO comme maladie professionnelle impliquerait des enjeux importants en terme médiatiques, politiques, de santé (clinique) et de santé publique (critères diagnostic, prise en charge, médications, prévention)…. Et bien entendu un très fort enjeu économique (notamment cotisation des entreprises à la branche AT-MP).

Les reconnaissances des pathologies psychiques comme maladies professionnelles sont variables en fonction des pays. Seul le Danemark a un trouble mental sur sa liste de maladies professionnelles: le TSPT (Trouble de Stress Post Traumatique). La Suède peut reconnaître le burnout, car elle n’a pas de liste mais fonctionne au cas par cas.

Pour reconnaître le burnout en tant que maladie professionnelle, il faudrait identifier les causes ayant conduit le salarié au burnout, or les causes sont plurifactorielles.

Vu les législations et pratiques en Europe la reconnaissance du burnout comme maladie professionnelle ou comme accident du travail (qui sous-entend une soudaineté) est donc difficile à envisager pour le moment. Par contre, de manière individuelle, en France, c’est toujours théoriquement possible, en passant par une procédure hors-tableau.


Que faire ?

Au niveau scientifique, il faut continuer les recherches : les facteurs de risque, de prévention, les traitements, accompagnements, les critères diagnostic, les conduites à tenir, prévoir des campagnes de prévention efficaces, etc. Il y a encore beaucoup de travail à faire.

S’il y a eu plusieurs cas dans une entreprise, ou un cas, avec un fort taux d’absentéisme, de turn-over, ou des accidents du travail ; il faut se pencher sur l’organisation du travail, sur le collectif, sur l’entreprise, etc. L’intervention d’un·e psychologue du travail peut apporter un éclairage intéressant et amorcer un changement au sein des entreprises. Idéalement il faut penser le travail en amont pour éviter d’avoir à panser les travailleurs et travailleuses.


Si on pense que soi, un proche, ou un·e collègue de travail est concerné·e, il faut en parler, osez dire que ça ne va pas, demander de l’aide, ou demander aux personnes qui vous entourent comment elles vont, si elles ont besoin d’aide. Il y a, malheureusement, un tabou autour du burnout, comme autour de la dépression, mais il faut veiller à ne pas rendre responsables les victimes de ces maladies, mais au contraire les soutenir et les aider dans ces moments éprouvants.


Au niveau individuel, une des premières choses à faire est de consulter son médecin traitant, de voir pour une prise en charge, éventuellement demander de l’aide à un psychiatre ; des médicaments pourraient être prescrit, ainsi bien sûr et surtout des arrêts de travail. Ces aides sont du registre médical.

Ensuite, un accompagnement TCC (Thérapies Cognitivo-Comportentales) peut aider à s’en sortir, mais attention : une fois remis sur pied, il faut veiller à ne pas remettre le travailleur ou la travailleuse dans les mêmes conditions que celles qui l’ont mené·es à tomber malade.

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