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Mémoire Master 1 de Psychologie

[TW : déportation, homophobie]

[CW : discriminations, psychologie sociale]


Je pense que la connaissance doit être partagée et circuler le plus librement possible. C'est pour cela que j'ai choisi de mettre à disposition mon mémoire de recherche première année de master de psychologie sociale, ressources humaines et travail, après validation par le jury avec une mention très bien et de mon directeur de mémoire (qui a accompli un travail extraordinaire et que je remercie profondément). Je voulais également remercier ceux qui ont bien voulu participer à mes études.


Mon mémoire porte sur le fait que le partage de souvenirs, de connaissances, peut intervenir dans la catégorisation sociale, c'est à dire le fait d'identifier les personnes comme appartenant à un de nos groupes sociaux (l'endogroupe) ou non (exogroupe). Nous appartenons tous à différentes catégories sociales (par exemple: je suis une femme, blanche, étudiante, exerçant une profession libérale, grosse, grande, issue d’un milieu social privilégié, etc.). Certaines catégories vont être confrontées à des discriminations comme les femmes à travers le sexisme, les personnes racisées/non blanches à travers le racisme, les personnes LGBT+ à travers les LGBTphobies, les personnes grosses, en surpoids ou obèses à travers la grossophobie, les personnes handicapées à travers le validisme, les personnes atteintes d’une pathologie mentale à travers la psychophobie, etc. Tandis que d’autres vont être privilégiées et profiter de droits que n’ont pas d’autres (droit à la même sécurité, à un même salaire, à l’accès à l’emploi, à la santé, au logement, à l'éducation…).

Ces thématiques me sont chères, car si je travaille professionnellement à un niveau individuel, je vois tous les jours les dommages qui naissent d'oppressions systémiques (liées au système) et je pense qu'il serait plus efficace de travailler à un niveau sociétal.

De la même manière que l’on peut aider une personne à sortir du burn-out, lui enseigner des techniques de gestion du stress à un niveau individuel ; il est intéressant de questionner l’organisation du travail et l’entreprise qui l’accueille, d’autant plus si cette personne n’est pas un cas isolé.

Cela n’est pas toujours perçu, notamment par les personnes non concernées par ces discriminations, privilégiées, alors, quand le rapport d’expériences personnelles ne suffit pas, la recherche peut prendre le relais, et peut être permettre aux victimes de ces oppressions d’être non seulement entendues mais écoutées.

Ici, j’ai choisi le triangle rose à cause de son histoire et du fait, que bien que ce soit un symbole important, il me semble encore assez méconnu du grand public. Le triangle rose a été utilisé par les nazis pendant la seconde guerre mondiale pour marquer les hommes homosexuels dans les camps de concentration. Cependant, il a été occulté avec les déportations pour cause d’homosexualité et lorsque des militants, dans les années 70, ont tenté de faire reconnaître cette réalité historique, les commémorations ont été l’objet de violences homophobes (destructions de gerbes, insultes, violences…). La première fois où des militants LGBT ont pu participer avec les officiels était en 2000, c’est très récent.

Le triangle rose, symbole utilisé pendant la seconde guerre mondiale par les nazi pour marquer les hommes homosexuels dans les camps de concentration.


Le triangle rose a été réutilisé par Act Up qui l’a retourné dans tous les sens : pointe en haut, il se dresse fièrement pour défendre les droits des personnes LGBT et dans la lutte contre le SIDA. Quel beau symbole d’empouvoirement !


Il n’est pas forcément aisé de prendre ouvertement position, lorsqu’on est psy, le milieu parlant souvent du fait qu’il faut « rester une toile vierge », qu’il faut « ne rien dire pour être un bon support de projection ». Mais lorsque je me rappelle avoir entendu des propos racistes, homophobes et sexistes tenus par un professeur de psychologie il y a un peu plus d’une dizaine d’années en cours, alors je me demande si vraiment la solution est de se taire. Lorsque je vois les propos rapportés par Paye Ton Psy, et par d’autres, leur violence et leurs conséquences, alors je me dis, que la solution ne peut pas être de se taire. J’ai déjà pris position contre les Violences Éducatives Ordinaires, aujourd’hui je plaide pour une société plus juste, plus égale, avec moins de discriminations, pour que chacun puisse être accueilli et respecté tel qu’il est. Je pense que cela implique une prise de conscience collective sur les différents stéréotypes qui engendrent des préjugés et à leur tour engendrent des discriminations : mettre en lumière pour mieux déconstruire.

Memoire_M1_Psychologie_Prudence_Nazeyrol
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