Mouvements anti-genre en Europe
Dernière mise à jour : 7 août 2020
Sommaire
I) Les mouvements anti-genre
a) Présentation des mouvements anti-genre
b) « L’idéologie du genre » ou la « théorie du genre »
c) Les revendications des mouvements anti-genre
II) Les stratégies employées par les mouvements anti-genre
1) L’utilisation des réseaux catholiques et anti-choix pré-existants
2) La défense de l’identité nationale
3) Se liguer contre un ennemi commun
4) Contre-nature
5) La fin de l’humanité
6) L’innocence en danger et désinformation massive
a) Fake news et désinformation
b) L’éducation sexuelle est-elle une récente innovation ?
c) Jeunesse LGBT
d) La pornographie
e) IST
f) Homosexualité et homoparentalité
7) Victimisation et renversement victimaire
8) Intimidations et utilisation d’Internet
9) Le marketing, une imagerie branchée
III) Conclusion sur les campagnes anti-genre
I) Les mouvements anti-genre
a) Présentation des mouvements anti-genre
Les mouvements anti-genre, européens ou non, existent depuis les années 1990 avec une expansion depuis les années 2010.
Ces mouvements défendent une vision essentialiste des hommes et des femmes comme étant intrinsèquement différents et complémentaires. L'Épiscopat polonais a d’ailleurs déclaré :
« Les personnes qui ne sont pas sûres de leur identité sexuelle ne sont pas capables de découvrir ni d’accomplir les tâches auxquelles elles doivent faire face dans leur vie conjugale, familiale, sociale et professionnelle. »
Souvent ces mouvements sont dits réactionnaires, se positionnant comme un contre-mouvement, contre les mouvements féministes et de défense des droits LGBT. Cependant, au sein de certains pays sans mouvements féministes et LGBT d’ampleur, les mouvements anti-genre existent quand même et se placent dans une optique prophylactique, de prévention vis-à-vis de revendication d’égalité.
b) « L’idéologie du genre » ou la « théorie du genre »
Ils se positionnent comme en lutte contre « l'idéologie du genre », « le genderisme », ou la « théorie du genre », en opposition aux militantismes féministe et LGBT. Le vocabulaire utilisé variant en fonction des pays.
Ces dénominations d’« idéologie du genre » ou de « théorie du genre » ne correspondent à aucune définition arrêtée. Ces termes flous peuvent donc servir d’épouvantail, de repoussoir, de « colle symbolique », de « signifiant vide » entraînant un rejet vif mais mal défini et pouvant être partagé par différentes populations (catholiques, conservateur·rices, militant·es anti-avortement, masculinistes, anti-féministes, anti-LGBT, extrême droite, nationalistes, etc.) autorisant ainsi une grande coalition s’insurgeant autour d’une cause commune la plus large possible. Les termes d’« idéologie du genre » sont un paravent qui peut regrouper de nombreuses et variables acceptations tout en le présentant comme un groupe homogène (« PMA, GPA, genre, mariage gay : tout est lié » scande ainsi LMPT). Il permet d’être largement étendu et adapté aux contextes en fonction des besoins. Ainsi en Autriche, la lutte contre « l’idéologie du genre » a été invoquée pour demander l’annulation de la reconnaissance pénale du viol conjugal.