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  • Photo du rédacteurPrudence Nazeyrollas

Le syndrome de l'imposteur [Podcast Radio France Bleu]

Avec Jean-Seb Lebon sur France Bleu Sud Lorraine pour parler du Syndrome de l'Imposteur, retrouvez le podcast en ligne.


Qu’est-ce que le syndrome de l’imposteur ?

Comme son nom ne l’indique pas, il ne s’agit pas d’un « syndrome » mais plutôt d’une manière de se percevoir, du sentiment de ne pas être à la hauteur, de l’expérience de ne pas se sentir légitime.


Il s’agit d’un ensemble de pensées qui attribue les réussites à des facteurs extérieurs (coup de chance par exemple), que les autres se trompent en les pensant compétent·es ou que s’iels ont réussi c’est que finalement ça devait être facile… Derrière il y a aussi la peur d’être un imposteur, une usurpatrice, et de voir son incompétence supposée dévoilée au grand jour.


Tout le monde peut ressentir de temps à autre cette impression, il ne s’agit pas forcément de quelque chose d’anormal à faire soigner puisque 70 % des personnes ont déjà ressenti cela ; cependant cette sensation peut devenir très présente et dans ce cas interférer fortement et douloureusement dans notre vie.


Les hommes et les femmes peuvent être concerné·es même si les femmes semblent plus souvent touchées que les hommes. Il semble être plus fréquent dans les périodes de transition, lorsqu’on doit prouver sa légitimité, et être plus courant chez certains types de populations: femmes, autodidactes, personnes racisées, personnes handicapées, minorités…

Il existe une échelle, l’échelle de Clance du phénomène de l’imposteur pour permettre de se situer et savoir si le phénomène que l’on vit est plutôt intense. Ce phénomène a été décrit et étudié par deux Pr de psychologie : Pauline Rose Clance et Suzanne Imes (1978).


Comment ça marche ?

On retrouve essentiellement deux mécanismes opposés qui viennent renforcer les pensées d’imposture :

  1. L’Underdoing : une fuite qui empêche le développement du potentiel, ne pas en faire assez, ne pas oser tenter. « Je ne me sens pas capable, je ne fais pas ». Il s’agit d’un évitement de la prise de risque.

  2. L’Overdoing : le surinvestissement, on en fait trop pour éviter le risque d’échouer et à long terme on risque de s’épuiser et d’échouer, à plus court terme les résultats peuvent être bons mais sont attribués à des causes externes et le sentiment d’imposture continue.

On retrouve des problèmes proches avec la tendance au perfectionnisme: faible estime de soi, tendance à vouloir trop en faire avec risque d’épuisement, de retard dans le travail, ou de ne pas pouvoir faire le travail.


Que faire ?

Si cela vous arrive juste de temps en temps, n’a pas de conséquence et ne vous dérange pas, sûrement rien. Sinon voici quelques pistes sur lesquelles vous pouvez travailler :

  • Prendre conscience des pensées dévalorisantes et automatiques et les travailler en pensées rationnelles. Pour cela on peut utiliser les colonnes de Beck.

  • Vous pouvez en parler à des amis, de la famille, des personnes bienveillantes, que ce soit dans votre entourage ou à des professionnels. Le soutien social peut venir aider, et vous pourrez aussi constater que ce type de pensées sont très fréquentes, il n’y a pas de honte à avoir. Si possible évitez plutôt de chercher le soutien social de vos pairs et favorisez les personnes en dehors de votre travail (cela permet une approche plus globale et efficace).

  • Quand on réussit, il est important de pouvoir identifier les raisons qui nous sont propres et qui ont permis ce succès (travail, intelligence, attention portée au détails, etc.)

  • Accepter les félicitations, le fait de pouvoir être aimé, d’être remercié·e et qu’on puisse croire en nous et nous faire confiance.

  • Accepter également d’être imparfait·e et lutter contre le sentiment d’inaptitude. Lâcher l’idée de performance à tout prix, de perfection.

  • Chercher et trouver l’approbation en soi même et arrêter de chercher la reconnaissance à l’extérieur. Être bienveillant·e envers soi-même. Se détacher du regard des autres.

  • Ne pas chercher à tout prix à vaincre ce sentiment mais plutôt apprendre à vivre avec, ne pas le laisser nous empêcher de vivre.

  • Développer la confiance en soi, la reconnaissance de ses forces, de ses compétences, de ses connaissances.

  • Regarder et lister ses réussites passées, conserver des traces de succès. On peut même développer un carnet de confiance ou l’intégrer à un WRAP. Mesurer ses progrès.

  • Vous pouvez développer votre confiance en vous et en vos capacités.

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